Mag CGA 2016

A v e c , p a r t e n a i r e d e l a C e n t r a l e C a n i n e

rouge de Provence conquiert de nouveaux amateurs qui recherchent un chien efficace, endurant et facile à éduquer ». Dois-je préciser que le quotidien provençal, Var Matin , relata l’événement sans omettre de citer une autre spécialité locale : « Une bouillabaisse a réuni l'ensemble de ces per- sonnes aux Issambres où l'un des adhérents de l'association canine les avait conviés. » Pour parler de ce chasseur talentueux, nous avons demandé à l’éleveur Pierre Caillol, affixe D’Issambre sur Ombrine , installé à Bau- duen dans le Var, et présent au CGA, de nous en dire plus : Le briquet de Provence est un chien très vif. Il est très chasseur, il faut réussir à maîtriser sa passion pour tirer le meilleur du chien à la chasse. C'est un chien qui a du sang italien et français. Au niveau standard, nous avons un chien de taille moyenne, qui à une bonne ossature. Il n'est pas gras par nature, et plutôt musclé. Pour la gorge, c'est un chien co- gneur, assez bavard à la chasse. Dans la vie de tous les jours, on a un chien joueur mais quand même assez calme, qui peut vivre dans une maison. Il est docile et souple, il peut être mis aux ordres. C'est un chien qui est fait pour la chasse du lièvre, au départ grâce à sa morphologie. Il est très endurant. DÉCRIVEZ-NOUS LES CARACTÉRISTIQUES DE CE CHIEN

Il a la particularité aussi d'être têtu, c'est un point fort dans la chasse du lièvre où il faut que les chiens insistent quand la voie est dure et quand l'animal met les chiens en défaut. QUELLES SONT VOS PRIORITÉS EN MATIÈRE DE SÉLECTION ? Pour la sélection, on va chercher à avoir des chiens qui ont une quête active. On va tra- vailler sur la finesse de nez, qui lui vient du segugio. Nous recherchons en priorité des chiens qui ont de l'initiative, et pour certains qui apportent de l'allant dans la meute. Grâce à sa finesse de nez, on travaille la capa- cité des chiens à rapprocher sur la voie pour lancer l'animal, ce qui est nécessaire dans la chasse du lièvre, surtout dans des régions où il y a une faible population de lièvres. OÙ EN EST LA RACE ACTUELLEMENT ? En raisondumanquedesujetsdans la race, cela prend du temps de faire des accouplements « utiles » pour l’avenir du briquet de Provence. Il est donc difficile d'avancer rapidement. Comme dans toutes les races de chiens chas- sant le lièvre, on va développer « l’intelli- gence » du chien, car nous privilégions des chiens obéissants et stables. La chasse du liè- vre est noble et très dure, pour cela la sélec- tion sur les chiens est assez difficile. Grâce à sa passion pour la chasse, le briquet de Provence est un chien que l'on peut mettre facilement dans la voie du sanglier ou du che- vreuil. Même s’il s’agit d’un chien spécialisé sur le lièvre, le briquet de Provence est un chien courageux et qui ira dans la voie si son maître lui fait comprendre ce qu’il souhaite. ET VOUS, RACONTEZ-NOUS VOTRE PARCOURS La passion pour la chasse m'a été transmise depuis mon plus jeune âge. La passion du chien courant, elle, m'est venue un peu plus tard quand j'ai passé mon permis de chasse. J'ai démarré dans une équipe pour la chasse

Femelle briquet de Provence.

du lièvre et au bout de 5/6mois, j'ai décidé de constituer ma meute pour la chasse du lièvre. À l'heure actuelle, ce qui me plaît le plus, c'est le travail avec le chien. Pour commencer, j’ai sélectionné des chiens déjà sevrés. Par la suite, j'ai fait naître mes premiers chiots. Faire naître et travailler avec de jeunes chiens, cela me fait toujours plaisir, surtout quandon arrive à atteindre le but fixé initialement. Voila où est mon plaisir. Au fil du temps, j’espère produire de meilleurs chiens, aller de l'avant... À la chasse, sur le terrain, nous apprenons tous les jours. Rien n'est jamais acquis, on découvre ses chiens un peu plus au fil des sorties : ils peuvent nous surprendre, comme nous déce- voir. Voir les chiens progresser, travailler, écou- ter « la musique » quand les chiens rappro- chent ou mènent l'animal, les heures passées avec eux à la maison, au chenil, à l'entraîne- ment... C'est cela qui donne le punch de continuer et de « nourrir » sa passion. Mais je pense quand même que nous naissons avec « cela en nous », parce que cette passion-là est très dure à vivre. Il faut beaucoupde temps pour obtenir de petits progrès et il est néces- saire de garder espoir quand cela ne va pas comme nous voulons ! Malgré les difficultés, ma passion pour le chien courant est toujours aussi forte, et plus particulièrement pour mes deux races de prédilection, l'ariégeois et le briquet de Provence !

85 CENTRALE CANINE MAGAZINE N°SPÉCIAL - CGA - 2016 /

Pierre Caillol de l'affixe D'Issambre sur Ombrine .

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