Metz 2016

Av e c , p a r t e n a i r e d e l a C e n t r a l e C a n i n e

JacquesMédard-Mangin regrette que les juges all round soient souvent décriés, mais sa réponse est claire : « Quand on écoute les exposants, on s’aperçoit qu’on est apprécié, car l’avantage du juge all round, c’est qu’il ne connaît personne ! ». Il est serein et s’il lui arrive de se tromper, sa bonne foi n’est pas en cause. C’est pourquoi notre juge déteste la contestation : « Je ne supporte pas qu’on puisse mettre en doute mon honnêteté ». Comme ses collègues que nous avons rencontrés pour la revue, il avoue avoir plus d’affinité, donc de facilité à juger, dans les races de chasse, des 3 e , 4 e , 6 e , 7 e , 8 e Groupes. Il estime que le 2 e Groupe (molosses et autres) est un ensemble difficile à dif- férencier. le Camila, Club des chiens hispano-américains regroupe 27 races confidentielles au cheptel parfois disparate. Jacques avoue également n’avoir pas été très à l’aise lors de jugements des bergers allemands en Nationale d’Elevage, lorsqu’il dut classer de 1 à 50 les chiens en mouvement d’une même classe. « Il faut avoir été éleveur dans la race », dit-il. Pour Jacques Médard-Mangin un bon chien est un animal « beau et bon qui s’inscrit dans un standard et qui possède les apti- tudes pour lesquelles il a été sélectionné », même si ce deuxième point n’est pas perceptible par un juge de beauté. Mais la notion d’utilité est aussi primordiale pour lui que la conformité au standard. Il ajoute : « La Centrale Canine propose de mul- tiples disciplines et activités qui permettent de mettre en valeur les qualités de travail. Et il ne faut pas oublier la santé ; on doit chercher des lignées donnant des chiens sains ». Président de club, juge, la route est tracée pour rentrer au Comité de la Centrale Canine, ce qu’il fera en 1994 sans interruption jusqu’à maintenant. Il s’occupe de la Commission des Juges et avoue ne pas être un homme de dossiers. Il est pourtant trésorier dans cette institution, mais son rôle consiste surtout à signer des chèques : « Les chiffres ne m’intéressent pas, mais je suis le seul parisienmembre du Comité et je viens signer les chèques plusieurs fois par semaine. Le trésorier-adjoint, GérardThonnat, s’occupe plus de ce secteur que moi ». Il défend cette « vieille dame » : « La Centrale Canine est une institution compliquée qui progresse sans cesse, avec lamise en place des tests ADN, les pedigrees 5 générations. Il reste toujours des nouvelles choses à améliorer. Elle a été créée au 19 e siècle par des chasseurs et gérée par des bourgeois dilettantes. Maintenant elle s’est pro- fessionnalisée et la France n’a pas à rougir avec 230 000 chiots inscrits chaque année, 2 e pays après le Japon ». Il reconnaît que s’investir dans la cynophilie, c’est couper les liens familiaux, et les personnes ayant des enfants ont du mal à prendre du recul. la passion cynophile éloigne des préoccupations normales et des autres plaisirs. Jacques est invité à juger dans le monde entier, dont une vingtaine de fois aux Mondiales et pourtant : « Lors de mes déplacements, je n’ai jamais le temps d’apprécier un pays ». Et à présent, son plaisir est de rester quelques week-ends dans son pavillon de la Garenne Saint- Hilaire, à flâner dans le jardin en compagnie d’Agnès, son épouse, admirer ses oiseaux en volières, entouré de ses cinq chiens, pas moins : un akita inu qu’il a récupéré dans un état difficile, un shiba inu et trois Jack Russell terriers. « Je n’ai jamais voulu qu’on me donne un chien, car ensuite on est pieds et poings liés, surtout de nos jours avec Internet et les ragots qui circulent ». Il ne conçoit pas sa vie sans chiens. 50 ans de dévouement à la cause canine, mais 50 ans de plaisir.

Finalistes du Groupe 8.

145 CENTRALE CANINE MAGAZINE N°SPÉCIAL - CDF - 2016 /

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