Metz 2016

Av e c

, p a r t e n a i r e d e l a C e n t r a l e C a n i n e

qu’on nous le donnerait en fin de jugements. Mais je suis contre cette mesure car avec les commentaires de plusieurs expos, on se rend compte de l’évolution du chien ; on a des avis qui insistent sur des points différents ». PIERRE THÈVENET, SECRÉTAIRE DE JUGE « L’absence de commentaires écrits facilite notre travail de secrétaire, c’est plus rapide. Mais pour les exposants, c’est peut-être moins bien, car ils ne savent pas pourquoi ils sont à telle place, avec tel qualificatif. Amoins que le juge explique bien ses choix. Mais cela ne vaut pas l’écrit que l’exposant peut relire chez lui. On ne donne qu’une feuille avec la place, le qualificatif et l’éventuel certificat. Mais si le juge n’est pas bavard, ils ne savent rien. Je n’ai pas eu de demande. Je trouve que cette formule devrait être étendue aux autres expositions, car on gagne beaucoup de temps. Avec les commentaires écrits, il est très rare qu’un juge ne soit pas en retard sur les horaires. C’est impossible d’être à l’heure. Aujourd’hui, c’était plus régulier, mais deux minutes par chien, ce n’est pas assez. Dans un championnat, l’horaire est primordial, car Daniel Arnoult , juge « On ne décrit pas le chien à la secrétaire, ce qui laisse du temps pour l’examiner, le regarder plus en détail. Avec les notes, il faut cinq ou six minutes pour juger un chien. J’ai trouvé qu’on avait plus de temps pour examiner chaque chien, le faire mar- cher plusieurs fois. Cette formule est bonne pour les juges, mais j’ai peur que les expo- sants ne soient frustrés de ne pas avoir de slip et apprendre ce que l’on pense sur leur chien. Quelquefois, j’ai donné des explica- tions : la tête n’est pas assez ronde, pour un Chihuahua, une queue mal portée, un chien qui serre de l’arrière. Personnelle- ment, je garderais cette formule pour les championnats, mais pour les autres exposi- tions, je garderais l’ancien règlement ».

© Franck Haymann

© Franck Haymann

Ecrire les commentaires est-ce nécessaire…

...ou pas ?

le programme est dense. Le principe est bon, mais l’exposant n’a aucune information sur le pourquoi du comment des choses ». GAËTAN ROUTIER, EXPOSANT «Je suis éleveur de Rottweiler et je trouve inadmissible qu’ils ne donnent plus de com- mentaires. C’est important. On paie un juge- ment et on voudrait savoir ce qu’il en est de nos chiens. On fait beaucoup de concours internationaux et c’est la première fois que cela arrive. J’expose en Italie, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Serbie. Dans tous les pays, on nous donne un descriptif du juge- ment, et là rien du tout. Le commentaire per- met de savoir ce que l’on doit travailler, com- ment orienter notre ligne généalogique. Certains défauts sont héréditaires, et si on ne les connaît pas, on ne peut pas évoluer. Si cela s’instaure, on ne fera plus d’expositions en France. Je veux bien participer à une réunion sur le sujet et expliquer mon point de vue. Notons au passage que les débutants peinent parfoisàdécrypterlescommentaires,dufaitdes termes employés et de l’écriture abrégée ». FABIENNE AUQUIERT, EXPOSANTE « Le fait de ne pas donner de slips de juge- ment fait faire une économie de temps au juge. C’est le cas dans certains pays et ce n’est pas plus mal. Par contre, je pense qu’il faut donner un commentaire écrit sur les qua- tre premiers. Le qualificatif permet aussi de

donner un avis sur le niveau du chien ».

Céline Botussi-Jonquel , juge « Je suis favorable à la suppression des notes, car les gens comparent les avis des juges. Parfois un chien n’est pas en poil et quelques mois après il a retrouvé sa fourrure. Dire qu’une épaule est droite et une autre fois ne pas en par- ler, n’est pas contradictoire. Mais deux minutes, c’est un peu rapide. Avec des personnes expé- rimentées, c’est suffisant, mais avec les débu- tants, on n’a pas le temps d’expliquer. Avec un chien hésitant, on n’a pas le temps de le faire re- marcher. Cette formule convient dans les pays nordiques où les gens sont très entraînés et sont beaucoup plus disciplinés. On prend pourtant des notes dans ces pays, mais les secrétaires sont très rapides, les exposants sont entraînés. On fait passer 80 chiens dans les temps. Mais en France, les gens ne sont pas assez disciplinés. Très souvent, il faut rappeler la Réserve du CACS et attendre un long moment. Il faut aller les chercher, leur courir après. Dans les pays nor- diques, tous attendent au bord du ring, les se- crétaires les appellent et tout se déroule bien ». LYDIE MARTEYN, EXPOSANTE «Notre juge, Madame Rivière, a été formida- ble en nous expliquant exactement ses juge- ments sur le ring. Elle a détaillé ses choix en parlant fort, afin que les spectateurs l’enten- dent. Beaucoup de personnes autour de moi ont apprécié. Mais je ne souhaite pas que cela soit étendu aux autres expositions. Nous, éleveurs, avons l’habitude, mais les particu- liers qui sortent leur chien pour la première fois, aiment bien avoir ce papier explicatif et repartir avec. Si l’approche du juge a été fort sympathique, un mauvais qualificatif passe bien. L’attitude du juge est primordiale ». n

Michel Le Roueil , juge et spectateur « En tant que juge, ne pas donner d’explications sur chaque chien permet d’aller beau- coup plus vite et de voir plus de chiens. Je constate que les juges donnent plus d’ex- plications verbales, notamment sur les quatre premiers chiens ».

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CENTRALE CANINE MAGAZINE N°SPÉCIAL - CDF - 2016 /

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