Metz 2016

Av e c , p a r t e n a i r e d e l a C e n t r a l e C a n i n e

gymnastique de l’esprit assez importante. Parfois, « certains maîtres savent bien présenter et arrivent même à masquer un défaut. Mais d’autres sont tellement amateurs qu’ils arrivent à montrer un défaut que leur chien n’a pas. Et la fonction du juge est de voir les qualités de chaque chien, mais aussi les défauts cachés, et aussi ceux mis trop en évidence par des exposants maladroits. Le juge débutant peut avoir des difficultés à évaluer un chien, même s’il est bon éleveur ». Monsieur Soulat reconnaît qu’un juge multi-races peut être mal à l’aise dans une ou plusieurs races. « Cela oblige à travailler. A chaque grande exposition, même pour les races que je connais bien, je révise mon standard. J’ai participé à la mise à jour de certains standards, mais même dans ce cas, je crains que quelque chose m’ait échappé ». la liste des standards ne le quitte jamais, surtout en séance de confirmation et, quand il a un doute, il n’hésite pas à les sortir. Il donne un exemple : « Dernièrement, j’avais un très bon chien auquel j’ai mis Excellent, mais il était pratiquement tout blanc et sans pigmentation des paupières. J’ai regardé les critères de la race qui n’en parlaient pas, et je l’ai dit à l’exposant qui m’a précisé que le chien était bien confirmé ». Ce juge aime admirer un chien en se disant qu’il a sous les yeux la définition du standard, mais il ajoute que c’est très rare, car il y a toujours une petite imperfection, dans la couleur, dans le port d’oreille… Pour lui, le caractère et le mouvement sont déterminants dans ses choix. Un chien instable ne reste pas longtemps dans son ring ; tant qu’on ne le provoque pas, il ne doit pas avoir de réactions négatives. Et dans le mouvement, il juge la fonctionnalité pour laquelle telle ou telle race a été créée.

Raymond Soulat essaie de donner le qua- lificatif justifié, n’hésitant pas à utiliser le « Insuffisant », mais il a toujours un mot d’explication, même pour justifier une seconde place. « Mais je ne souhaite pas qu’un dialogue s’instaure ». Il précise que l’immense majorité des exposants se comporte bien avec lui. Il attend d’eux qu’ils soient à l’heure dans le ring, car il respecte toujours les horaires et l’ordre marqué sur la feuille. Il regrette toutefois le manque de propreté de certains chiens : « Parfois, après l’examen d’un chien, on a envie de se laver les mains, et c’est valable dans de nombreuses races ». le couple Soulat est indissociable, l’un ne va pas sans l’autre. « Au début, mon épouse était un peu moins passionnée que moi, mais à présent elle apprécie. Elle a la passion et c’est important en cynophilie. Elle tient mon secrétariat. Parfois sur le trajet du retour, on fait une petite halte et on visite. Voir seulement les parcs d’expositions, cela deviendrait lassant ». On ne doit pas devenir esclave d’une seule passion, au risque de le regretter un jour.

Raymond Soulat exposant dans sa jeunesse.

77 CENTRALE CANINE MAGAZINE N°SPÉCIAL - CDF - 2016 /

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