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D OS S I E R

LES ÉTAPES DE LA RÉORGANISATION Comme nous l’avons vu, ce sont les Groupes Vétérinaires, créés en 1955, qui ont assuré le développement de la cynotechnie militaire. Ils sont dissous en 1967, les vétérinaires étant rattachés au Service de Santé des Armées. En 1977, est alors créé à Suippes (Marne), sur la base de 148 ha sise au lieu-dit Ferme du Piémont, le 132 e Groupe Cynophile de l’Armée de Terre. Le personnel des GV y est regroupé. Héritant de leur savoir-faire, il est entièrement dédié à la cynotechnie militaire. Le 132 e GCAT achète les chiens, forme les maîtres de chiens, met au point la doctrine d’emploi. Toutes les fonctions exercées par les chiens lors des guerres coloniales n’étant plus jugées utiles, leur mis- sion s’oriente alors principalement vers la protection des sites mili- taires. C’est la tâche des cynogroupes, composés chacun de huit à vingt hommes environ, qui se forment à Suippes puis retournent dans leurs régiments avec les chiens attribués. À partir des années 1970, l’armée envoie des unités pour plusieurs missions en Afrique, présence qui se déploiera progressivement dans le cadre d’accords de défense. Mais c’est surtout à partir des années 1990, du fait de bouleversements géopolitiques (effondre- ment du l’empire soviétique, guerre des Balkans, 1 re guerre duGolfe, montée en puissance de la menace terroriste), que de nouveaux théâtres d’opération s’ouvrent pour elle, tandis qu’elle évolue de l’intérieur avec la professionnalisation. L’armée se réorganise pour être largement projetée à l’étranger en opérations extérieures, mais aussi protéger le territoire national de menaces intérieures (plan Vigipirate, opération Sentinelle).

Le 24 e Groupe Vétérinaire, probablement fin des années 1970. © 132 e RIC

Un emploi diversifié du chien retrouve sa pertinence dans ces diverses opérations d’imposition ou de maintien de la paix. Des unités opérationnelles, les Compagnies Cynotechniques d’Inter- vention, sont créées, basées à Suippes, Saint-Christol (84), Bis- carosse (40). Compte tenu de cette évolution, le 132 e GCAT reçoit en 1999 le nom de 132 e Bataillon Cynophile de l’Armée de Terre. L’ensemble des effectifs est finalement rassemblé à Suippes en 2006 et 2007 ; le 132 e BCAT devient le site de can- tonnement de toutes les unités d’intervention entre chacune de leurs missions. En 2007, la responsabilité des formations est attribuée au 17e Groupe d’Artillerie basé à Biscarrosse, et doté de deux annexes, Peloton de Soutien Cynotechnique nord de Sissonne (02), et Peloton de Soutien Cynotechnique sud de Souge (33). Le 132 e BCAT conserve la préparation opérationnelle de ses unités et l’achat des chiens pour les trois armées. Enfin, en 2019, par souci de cohérence par rapport à son importance et à son identité, il prend le nom de 132 e Régiment d’Infanterie Cynotechnique. Il compte actuellement 615 militaires, dont une centaine, affectés à différents services, ne sont pas maîtres de chiens. LES CHIENS ET LES MAÎTRES De nos jours, l’armée de terre compte 1100 chiens, dont la moitié est au 132 e RIC, les autres dans les régiments dotés de cyno- groupes et au 17 e GA. Le 132 e RIC achète environ 400 chiens

24 e Groupe Vétérinaire, Suippes, juillet 1970.

© P. Ferrari. ECPAD

/ CENTRALE CANINE MAGAZINE N°204 14

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